samedi 18 septembre 2010

Iom Kipour (traduction à vue de nez : le jour de l'expiation)

Aujourd'hui, c'était Iom kipour. Iom kipour est le jour où les croyants pensent à tout le mal qu'ils ont commis et se repentent. Pour remettre dans le contexte : il y a un peu plus d'une semaine, c'était le nouvel an. Le calendrier juif est différent de l'européen, il n'est pas utilisé pour tout ce qui est administratif, mais il est toujours bien présent pour les traditions. Donc, la semaine dernière, j'ai fait le réveillon et tout le monde se souhaite la bonne année : "shana tova". C'est génial d'avoir un nouvel an en septembre !

Nous avons donc commencé l'année 5771 si je ne me trompe pas, soit 5771 après la création du monde, selon la tradition... Et lorsque l'on commence l'année, Dieu fait ses comptes : il ouvre le livre de la vie et inscrit les noms des gens qui vont continuer à vivre sur ce livre. Ceux qui vont mourir dans l'année qui vient n'ont pas leurs noms d'inscrit dans le livre de la vie. Donc : début de l'année = début des inscriptions. Et les inscriptions sont closes à la fin de iom kipour. Quite à se repentir, autant le faire lorsque le livre est ouvert, et même à le faire le dernier jour de l'ouverture.

Pour les pratiquants, y'a intérêt à ce que ca file droit : jeûne de 25h à partir de hier 17h20 (sans eau!), pas de douche, pas le droit de se laver les dents, pas de voiture, pas de vélo, pas le droit d'appuyer sur l'intérupteur (mais on peut demander à un goy)... rien de rien à par prière et journée à la synagogue. Après, comme dans toutes les religions, on peut adapter : il y a des gens qui sont croyants et qui ne passent pas la journée à la synagogue, qui jeûnent mais qui boivent...

A l'échelle du pays, il n'y a pas d'avions, pas de transport, même pas de shirouts !, les magasins sont fermés, pas de difusions sur les chaînes israéliens, pas de radios... Un moyen de contourner les choses est d'aller dans les coins arabes : des magasins sont ouverts à Jaffa et il y a quelques voitures qui circulent, les chaînes étrangères continuent bien sûr d'être reçue, internet fonctionne toujours.

Iom kipour version Tel Aviv, c'est incroyable ! La ville appartient aux piétons et aux vélos : on peut aller sur l'autoroute en vélo ! J'ai jamais vu ca, on a l'impression d'être dans une ville en vacances. Hier soir, les rues ont été envahies de vélos, avec pleins d'enfants qui devaient faire leur début, de groupes d'amis, avec des coins où il a des bouchons de vélos/piétons. C'est difficile à décrire, en quelques heures Tel Aviv passe d'une ville normale à l'ambiance décontractée, à une ville complètement "vacances écolos" sans aucun moteur, avec tout le monde dans la rue. Il faut imaginer une ville de plusieurs centaines de milliers d'habitants se vider de tous les trucs utilisant un moteur et être envahie par les gens. C'est tellement mieux sans les voitures !

Les photos ne reflètent pas assez l'atmosphère, c'est vraiment une expérience à vivre. Mais certains clichés de l'autoroute valent le coup d'oeil ;-).

L'avenue Rotschild, à côté de chez moi. Il y a des dessins à la craie de temps en temps sur le macadam.
























Les rues de Tel Aviv :



















Et l'autoroute, simplement génial :





































C'est moi :)
















Mon super vélo





























C'est pas lié au iom kipour, mais c'est toujours sympas de voir des pamplemousse sur l'arbre en septembre :)

samedi 11 septembre 2010

Premier pas dans les territoires : Bethléem

Et voilà, après plusieurs mois passés en Israël, j'ai fait mon premier voyage dans les territoires. Bethléem est juste à côté de Jérusalem, mais c'est complètement autre chose. C'est une destination assez "facile" : il y a beaucoup de pèlerins qui viennent se recueillir sur le lieu de naissance de Jésus Christ dans la basilique de la nativité. On y est allée à 2 avec Claire, une stagiaire en mode vadrouille :).

La basilique est très belle, avec un côté "grotte". J'ai jamais vu une église comme ca : il y a le "brut" du roman, mais c'est pas roman...





















A coté de la basilique, l'église sainte Catherine est beaucoup plus récente, c'est là qu'est retransmis la messe de Noël dans le monde entier.















La grotte du lait serait l'endroit où Marie se serait arrêter pour allaiter Jésus laissant tomber quelques gouttes qui ont bien sûr coloré la roche rouge en blanc, voyez vous même :




















L'ambiance de la ville est arabe : grand bâtiment blanc avec un souk, quasiment que des hommes dans les rues, et quand il y a des femmes elles sont bien couvertes. C'était sympa d'être à 2 pour voyager, on se sent tout à fait en sécurité mais le changement d'atmosphère est un peu déstabilisant.




















Pour une première fois dans les territoires, c'est assez tranquille, mais on ne peut pas oublier le conflit : armes en plastiques un peu partout, les enfants jouent beaucoup avec, affiches assez explicites... Autant on a l'impression d'être dans une bulle culturelle effervescente à Tel Aviv, autant les signes d'un "truc pas normal" se font sentir dans les territoires...




















Et donc, on a vu le fameux mur. Je sais pas à quoi je m'attendais, peut être une vision un peu apocalyptique avec du barbelé et des maîtres chiens, mas je l'ai trouvé plutôt "simple" : c'est un grand mur sans autre chose, en tout cas dans cette région. Comme disait Claire, ca fait un peu mûr de Berlin. Il y a des endroits où il est complètement tagué. J'ai loupé la photo, mais juste avant le check point pour repasser côté israélien, il y avait un tag : "fragile" et à coté une grosse médaille dans laquelle était écrit un truc du genre "love with kisses".


































On a fait un peu nos guerrières, on a oublié nos passeports... Apparemment, pour Bethléem, ca ne pause pas de problème, on est passé très bien au check point. Mais c'est pas franchement un endroit convivial : il faut passer dans des bâtiments militaires entre des grilles, dans des tourniquets en métal... Il y avait un palestinien devant nous, il a du faire enregistrer ses empreintes digitales... On a pas eu le droit à ca. C'est vraiment intéressant : déjà Jérusalem est très différente de Tel Aviv à 80 km de distance, et Bethléem est encore un autre monde à 10 km de Jérusalem.

samedi 10 juillet 2010

Acre et Césarée

Voici la suite du voyage : Acre et Césarée. Depuis Tel Aviv, il faut une heure et demi pour aller à Acre en voiture et une heure pour Césarée.

Acre, ou Saint-Jean d'Acre, ou Akko (en langage local) est connu pour son passé avec les croisés et les templiers. Il y a eu les people de l'époque qui y sont passés : Marco Polo et Saint François d'Assise. La vieille ville est très bien conservée, mais c'est le moyen-orient : donc c'est un peu le bazar quand même et il y a des façades et des bâtiments entiers qui auraient bien besoin de rénovation. C'est une ville à majorité arabe toujours bien vivante avec un souk et un port en activité.














La ville est très riche historiquement : on commence à en parler au XIXème siècle avant JC, ce serait l'endroit où serait venu Hercule (celui des 12 travaux) pour guérir de ses blessures et Alexandre le Grand y a installé un hôtel de la monnaie. Après la mort du grec, Acre a changé de mains à plusieurs reprises, passant des égyptiens, aux syriens, aux romains et enfin aux arabes au VIIème siècle. Et ensuite, la ville a été disputée entre arabes et chrétiens (avec Saladin et Richard Cœur de Lion entre autre).

Il y a des bâtiments templiers très bien conservés. Sur la photo, c'est le réfectoire qui fait parti des salles des chevaliers :













Acre restera sous le contrôle des musulmans, et notamment turcs, du XIVème siècle jusqu'à l'arrivée des britaniques en 1917. Bonapart a essayé de prendre la ville en 1799 mais n'a pas réussi.

On a pu visité une mosquée magnifique. C'était la première fois qu'on mettait les pieds dans une mosquée d'ailleurs, et il faut se déchausser.
On a vu aussi un hammam. Il ne fonctionne plus mais on peut le visiter avec des descriptifs sur les modes de vie lié à cette institution turc.

















Césarée est magnifique ! Les photos ne donnent pas l'impression qu'on a eu. Le lieu est hors du temps, mis à part une usine avec des tours pas possibles en fond, on se balade au milieu de vestiges romains au bord de la mer. C'est extraordinaire !
Il y a un amphithéâtre qui pouvait accueillir 10 000 spectateurs et un hippodrome au proportion tout aussi gigantesque.












Des mosaïques ont été mises au jour aussi. L'ambiance générale est un musée à ciel ouvert avec la mer à côté, très sympa :)

dimanche 4 juillet 2010

Massada et la mer morte

Ma môman est venue me voir le weekend dernier, et on en a profité pour faire du tourisme : Massada, la mer morte, Acre, Césarée... Je vais commencer par Massada et la mer morte. Les photos sont pas tip top, la luminosité est très forte, et même en retouchant c'est difficile d'obtenir un bon contraste.

Massada est sur les bords (ou était il n'y a encore surement pas très longtemps) de la mer morte, à l'est du pays, de l'autre côté c'est la Jordanie. Le nom signifie bastion en hébreu et la forteresse date du premier siècle avant Jésus Christ. Elle devait servir à protéger le roi en cas de "gros problèmes" : révolte des sujets, conflit avec l'Égypte... Finalement, lors de la révolte des juifs contre les romains au 1er siècle après JC, les zélotes (un groupe de juifs extrémistes) y trouva refuge. Lorsque qu'ils surent qu'ils ne pourraient pas tenir l'assaut romain, les zélotes ont brûlé les maisons et ont formé des groupes de 10 personnes dont l'une était chargée de tuer les autres et ainsi de suite jusqu'à ce que le dernier se suicide. Les romains n'ont trouvé que quelques survivants qui s'étaient cachés (femmes+enfants). C'est donc un haut symbole de la résistance juive tournée vers "plutôt mourir que de se rendre". C'est aussi un lieu magnifique entre le désert et la mer morte !













Pour s'y rendre, on a pris une route "à la dure" mais qui en valait la peine : paysages désertiques magnifiques, des aigles... et des chameaux juste au bord de la route !




























Après Massada, la mer morte ! On est allée au Spa d'Ein Gédi. C'est bien cher et ils prennent bien les touristes pour des abrutis, mais y'a pas trop le choix si on veut avoir des douches et de l'ombre.

Le sable qu'il y a est amené par le Spa, naturellement il n'y a que du sel et des cristaux. On a l'impression d'être au milieu de nul part, c'est vraiment un sensation étrange.
Le vélo est recouvert de sel :















Ce n'est pas bien visible sur la photo, mais on flotte vraiment dans la mer morte (ouf, on nous a pas menti ;-). On flotte tellement que c'est impossible de nager la brasse, c'est comme être sur une bouée. Le seul moyen d'avancer : marcher ou se mettre sur le dos. Le truc utile à savoir : les cristaux de sels font mal au pied et il faut prévoir des claquettes. Et puis on peut faire des bains de boue, se laver à l'eau sulfurisée...

dimanche 16 mai 2010

Jérusalem, la ville sainte

Jérusalem est un lieu saint pour les trois religions monothéistes. S'il y a une sorte d'échelle de la sainteté, les gros scores sur cette échelle sont dans la vieille ville : le saint sépulcre (Christianisme), le mur des lamentations (Judaïsme) et le dôme du rocher (islam) en font partis.

Le Saint sépulcre serait édifié sur le lieu de la crucifixion. Ce n'est pas le seul endroit sacré pour les chrétiens, mais c'est sans doute le principale.












Il y a également le chemin de croix, en suivant la Via Dolorosa. C'est le chemin qu'aurait suivi le Christ avec sa croix, avant d'être crucifier sur l'actuel Saint-Sépulcre. On peut suivre cette rue bordée de "station", sorte de point info, correspondant aux différents évènements des derniers instant du Christ.




A 5/10minutes à pied du Saint-Sépulcre, on arrive au mur des lamentations, ou mur occidental, le lieu le plus sacré à travers le monde pour les juifs. C'est tout ce qu'il reste du second temple, détruit en 70 après JC. Cette même année marque le début de la diaspora, qui durera presque 2000 ans. Le mur représente à la fois tout ce qu'il reste du temple, l'histoire des juifs (détruit en même temps que début la dispora) et la présence divine ne l'a jamais quitté dit-on.











Une large esplanade devant le mur est l'équivalent d'une synagogue à ciel ouvert, avec une large partie réservée aux hommes, une plus petite pour les femmes :-S.


La barrière qui sépare homme/femme (très efficace)








La tradition est de mettre son souhait sur un petit bout de papier et de le glisser ensuite dans les failles entre les pierres.













Il y a sur cette photo beaucoup de choses, et surement le pourquoi du comment les juifs et les musulmans ne veulent pas lâcher Jérusalem. Au premier plan, c'est l'esplanade avec le mur des lamentations. La passerelle en bois, sur la droite, permet l'accès à l'esplanade des mosquées au dernier plan (avec les arbres). Et sur cette esplanade, il y a le 3ème lieu saint de l'islam : le dôme du rocher et la mosquée Al Aqsa, rien que ca !
Les quartiers juifs et musulmans se touchent donc dans la vieille ville, ce qui ne doit pas faciliter les choses....

Le dôme du rocher est une mosquée, un édifice magnifique :












Le dôme abrite un rocher qui est sacré pour les musulmans et les juifs.
Pour le judaïsme, ce serait l'endroit où Abraham allait sacrifier son fils.
Pour l'islam, Mahomet serait parti vers le paradis pour y retrouver Allah.








samedi 15 mai 2010

Jérusalem, ambiance de la ville

Jérusalem, une ville qui semble un peu schizophrène hein ? Trois mille ans d'histoire, le lieu saint des trois religions monothéistes, le décor de pleins de films d'aventure... et pourtant aux infos, on en entend souvent (uniquement) parler pour les échauffourées, voir plus, entre les palestiniens et les israéliens.

Je suis arrivée dans cet état d'esprit jeudi : l'impression d'entrer dans l'histoire, tout en gardant un peu en tête l'idée des émeutes.

Jérusalem, ירושלים en hébreu (prononcer "Yiérouchalayim" et ca se lit de droite à gauche!), est à la hauteur de ce qu'on peut en attendre : magnifique, historique, lieu de dévotion et en même temps décalée : on y vend tout un tas de babioles au cas où on soit pris d'une crise de fois et d'une frénésie d'achat en tout genre chapelet, eau bénite, foulard, tongues en peau de chameau...

Pour faciliter un peu le "racontage", et la lecture :), je vais faire ce message sur l'ambiance de la ville, et un autre sur les lieux saints.

"Jéru", comme on dit ici quand on a la flemme de dire Jérusalem, est à une heure en shirout de Tel Aviv, un aller-retour est donc facile à faire dans la journée. Jérusalem se visite a priori surtout pour la vieille ville située dans Jérusalem ouest, avec les lieux saints des juifs, chrétiens et musulmans. Il y a différents quartiers bien définis dans la vieille ville entourée par des remparts :


Les remparts de la vieille ville :Les rues "lambdas", sans tombe du Christ et sans vestige du deuxième temple par exemple, sont des souks avec de tout : souvenirs "païens" foulards, étoffes, encens... et souvenirs "religieux" eau bénite, croix, kippas...












Toutes les rues ne sont pas des souks, mais c'est quand même la grande majorité. Il y a tout ce qu'il faut pour attirer le chaland.
















Les célèbres falafels, boules de légumes saisies dans de l'huile :













Il y a des épices et de l'encens un peu partout dans les souks, c'est très beau et ca sent le soleil :)


























Les quartiers sont vraiment bien délimités, à une dizaine de mètres près, on voit une rue rempli de juifs à une autre pleine de musulmans. Près de la porte de Damas, c'est le quartier musulman et juste derrière cette porte, en traversant la rue, on passe à Jérusalem est.
La porte de Damas vue depuis l'intérieur de la vieille ville (à gauche), et hors des remparts (à droite) :














A gauche: les remparts (à l'intérieur la vieille ville) Jérusalem ouest, à droite : Jérusalem est. La partie palestinienne est beaucoup plus pauvre et sale, c'est un autre monde...









Les juifs orthodoxes/ultra orthodoxes sont des ultra-conservateurs : rites très strictes, tenue vestimentaire de rigueur avec les papillotes pour les hommes et jupes longues et foulards pour les femmes (les juives très pratiquantes ne montrent pas leur cheveux, ou pas beaucoup, c'est soit le foulard, soit une perruque). Côté idée, c'est ultra aussi : l'état d'Israël, on aime pas trop ca (il faut un état religieux, pas politique), les palestiniens ont rien à faire dans les territoires, les juifs devrait tout récupérer, pas de Palestine du tout, et dans la même veine, faut faire pleins d'enfants pour repeupler. En générale, ces bêtes là sont à Jérusalem, pas à Tel Aviv. Voilà une famille bien représentative, prise devant la porte de Jaffa :
Pour vous faire patienter en attendant les rabbins techno, et parce qu'il n'y a pas que les orthodoxes dans la vie, voici un gros plan sur une kippa stylée "bob l'éponge" (Nota Bene : cette photo a été prise juste à côté du mûr des lamentations) :